ADA/ PMF/FEM/PNUD.
Les différentes collectivités sont des zones de grandes potentialités agricoles et l’agriculture constitue la principale activité des populations de ces localités et demeure la première source de revenus des ménages. Les ménages d’agriculteurs enregistrent des taux élevés de pauvreté (62,5%). Ils contribuent à hauteur de 53,2% à la pauvreté globale, selon le document de stratégie de réduction de la pauvreté (DSRP II). Le type d’agriculture pratiqué dans ces zones est essentiellement une agriculture de subsistance particulièrement extensive pouvant difficilement procurer des revenus substantiels aux producteurs.
Sur coteaux, la méthode de cultiver est de couper – brûler. C’est cultiver pendant deux (2) à trois (3) ans sur le même terrain avec très peu de labour – jachère naturelle. Les problèmes sont :
- Trop de racines donc labour difficile et impossibilité d’introduire la culture attelée.
- Perte d’éléments nutritifs en brûlant.
- Erosion comme les superficies sont très grandes et souvent en pente.
- Durée de jachère naturelle de plus en plus courte et donc diminution de fertilité de sol.
- Réduction de bois de chauffe, de bois d’œuvre, de plantes médicinales, disparition progressive d’espèces animales sauvages etc. par disparition de la végétation naturelle.
A ceci, s’ajoute l’installation des plantations agro industrielles, infrastructures sociales de grande envergure (route, pont).
La période de soudure se confond aujourd’hui avec celle d’abondance d’avant.
Durant les consultations menées avec les différentes composantes des populations des CRD ciblées par le projet, certains facteurs ont été identifiés comme étant à la base de la dégradation de l’environnement:
- la faiblesse des revenus des populations ;
- la pauvreté des terres cultivables ;
- l’accès difficile et/ou insuffisant aux services sociaux de base (santé, éducation, sécurité alimentaire);
- Ouverture des mines et carrières non restaurées provoquant la disparition du couvert végétal causée par l’excavation des sols laissant des trous béants, les monticules de terre marquant le passage des mineurs et machines des entreprises routières.
- Méconnaissance des techniques culturales durables de restauration des fertilités des sols.
- Méconnaissance, par les communautés, des textes et lois en vigueur régissant la gestion des ressources naturelles en Guinée.
- Marché de charbon devenu très rémunérateur pour les fournisseurs grâce à l’implantation à Sanoyah d’une usine qui fabrique les anti moustiques « FATALA » dont la matière première est le charbon.
- Indisponibilité, au niveau préfectoral, des données statistiques dans les services chargés de la protection et de la gestion de l’environnement.
- Faible collaboration entre les services préfectoraux chargés de la protection et de la gestion de l’environnement (eaux et forets, mines et carrières, office guinéen de bois).
Activités réalisées.
ADA a inscrit son intervention dans le renforcement des capacités des communautés par la mise en place des mécanismes de restauration, protection et gestion durables de l’environnement à travers des activités opérationnelles identifiées à cet effet. Ces dernières visent à restaurer et à protéger le couvert végétal en vue de favoriser la création d’un meilleur cadre de vie pour tout être vivant des zones ciblées par le projet.
Rappelons qu’en réduisant le ruissellement de l’eau sur les sols, les arbres permettent à celle-ci de s’infiltrer dans la terre ; ils maintiennent donc le sol humide. Sans les arbres, l’eau court sur le sol sans être retenue. En Guinée, pendant la saison des pluies, trop d’eau arrive soudainement aux fleuves, qui entrent en crue. La déforestation favorise donc les inondations.
D’autre part, les racines des arbres retiennent la terre, ce qui ralentit l’érosion. Sans les arbres, les sols ne sont plus maintenus et ne résistent plus à l’érosion ; la terre est emportée et les roches sont mises à nu. Sur les terrains en pente, il peut se produire des éboulements et des glissements de terrain. Les zones déboisées peuvent finir par se transformer en déserts. Enfin, la vapeur d’eau que rejettent les forêts contribue à l’objectif global poursuivi par le projet est la contribution à la protection et à la gestion durable de l’environnement mondial par le renforcement des capacités des communautés rurales dans la restauration des zones déboisées et de la fertilité des sols, augmente l’humidité de l’air et favorise les pluies. La déforestation peut donc réduire l’abondance des pluies et provoquer des sécheresses.
Résultats obtenus
- 2 forêts communautaires sont créées dans la zone du projet.
- Les zones déboisées et à risques (berges des cours d’eau, principales têtes de sources, carrières, mines et les zones de carbonisation) sont reboisées.
- 200 ha de coteaux sont couverts de cultures restauratrices et conservatrices de la fertilité du sol.
- Au total : 380 Kg de pois d’angole a été distribué à 233 personnes chefs de ménages (114 Femmes et 119 Hommes). Une superficie de 372 Ha a été couvertes par le pois d’angole sous forme de culture associée soit au riz, à l’arachide ou au fonio dans trois Communauté Rurale de Développement (CRD): CRD de Kalia : 110 Ha de riz, 90 Ha d’arachide, 25 Ha de fonio ; CRD de Farmoréah : 60 Ha de riz, 50 Ha d’arachide, 20Ha de Fonio. CRD d’Allassoya : 15 Ha de riz, 02 Ha en arachide.
- Pour le regarnissage des sites mis en défend, ADA a distribué deux mille deux cent soixante-six (2 266) plants de palmiers améliorés à dix-sept (17) villages.
Leçons apprises.
La réalisation des activités du projet de restauration , protection et gestion durables de l’environnement dans les collectivités de Forécariah a suscité un intérêt particulier dans les communautés touchées. Ceci nous a permis de conclure que :
La diffusion du pois d’angole doit être renforcée notamment dans les endroits sensibles qui n’ont pas bénéficié d’appui du projet pour cette campagne 2010- 2011.
L’activité a créé un engouement au niveau des bénéficiaires à cause de l’importance économique, alimentaire et de la capacité de protection et de restauration de la fertilité des sols du pois d’angole.
Dans les zones de mise en défends il est important d’introduire l’apiculture améliorée en vue de renforcer la protection de ces lieux contre les feux de brousse.
L’installation des forets communautaires a suscité l’éveil d’une conscience communautaire sur les valeurs floristiques et faunistiques à inscrire dans une gestion durable à accompagner à travers un plan concerté de gestion vue leurs ressources floristiques et faunistiques.
Les différentes espèces identifiées sont menacées de disparition à cause des activités de carbonisation, de braconnage et de culture sur coteau.. Des activités de substitution (apiculture, maraichage, élevage, etc) initiées par les communautés méritent d’être accompagnées.