PROJET D’APPRENTISSAGE DES JEUNES FILLES OU FEMMES EN
PROJET D’APPRENTISSAGE DES JEUNES FILLES OU FEMMES EN METIER A SENGUELEN, FINANCE PAR RIO TINTO, 2017-2018.
Contexte
Dans les villages riverains du PMOF, Rio Tinto a rencontré de nombreuses jeunes filles qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école, donc, qui n’ont pas de métiers. Une bonne partie aussi est mère de familles sans métier, donc sans ressources. Devant cette situation de précarité, les communautés de Senguelen avaient exprimé lors de l’évaluation des besoins communautaires, le souhait d’avoir un centre d’apprentissage de couture pour les jeunes filles analphabètes et les femmes désœuvrées. En plus, avec le programme de départ volontaire des employés qui a eu un impact négatif sur le niveau de vie des communautés de la mine et un peu du PMOF, ce programme pourra venir en aide à ses femmes qui assurent majoritairement la nourriture et l’éducation des enfants. Actuellement ce programme permettrait aux femmes, d’avoir des sources de revenus pour pouvoir non seulement se prendre en charge mais aussi de prendre en charge leurs différentes familles du point de vue nourriture et éducation des enfants. C’est un projet dont les engagements avaient déjà été pris, mais, dont malheureusement n’a pas pu être réalisés en 2016 à cause de la réduction budgétaire.
Pour se soustraire de l’oisiveté et dans l’espoir de trouver un emploi rémunérateur à l’avenir, les jeunes filles et les femmes désœuvrées vont s’initier alors à des métiers comme la couture, la saponification, la teinture, le séchage des produits………. Il se pose là un problème d’appui à cette formation laquelle pour être complète et efficace, passe par (i) l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul (ii) le renforcement de la formation technique.
Face à ce constat, Rio Tinto dans un souci de clore définitivement l’engagement de satisfaire le souhait de la communauté d’avoir un centre d’apprentissage de couture pour les jeunes filles analphabètes et les femmes désœuvrées a construit un hangar à Sénguelen. Le CAP (centre d’alphabétisation professionnalisante) polyvalent à caractère intégré dans la communauté de Sénguelen s’inscrit dans un contexte de restauration des moyens de subsistance en faveur des jeunes filles et femmes désœuvrées de PMOF.
Objectif : Assurer la professionnalisation des jeunes filles et femmes désœuvrées en couture, saponification et teinture afin qu’elles puissent se prendre en charges et pérenniser l’apprentissage de ces différents centres.
Résultats obtenus.
Un hangar construit à Senguelen et servant de centre d’apprentissages des femmes du PMOF est fonctionnel. |
Les activités de teinture et de saponification sont réalisées sous le Hangar. Celles de couture se réalisent dans les maisons de passage pour des raisons de sécurité des équipements (machines à coudre et pour broderie).
Six formateurs sont identifiés pour le centre et ont donné des formations de qualité aux apprenants.
Les formateurs de couture (hommes et dames), alphabétisation, saponification, teinture et broderie ont donné des cours à la satisfaction des apprenantes. Aussi, un technicien a été mobilisé pour la maintenance des machines toute la durée des activités de couture.
Les capacités de 30 monitrices dans la zone sont renforcées sur les types de coutures cités ci-hauts et en alphabétisation.
Les apprentissages en couture ont porté principalement sur : réaliser un patron, réaliser la coupe du tissu, préparer l’assemblage du vêtement, réaliser l’assemblage du vêtement à la machine. Pour toutes ces opérations, les monitrices ont appris la notation des mesures sur des types de couture enseignés. Des pratiques ont suivi des cours théoriques :,
– faire sur tableau noir différents types de schémas de couture (chemise, culotte, robe simple, robe complexe, veste- modèle dame).
-Faire différentes mesures de types de couture.
– faire sur le tableau noir un schémas de couture choisie.
-Chaque apprenante dessine dans son cahier un modèle de couture et sa coupe suivi d’exercices d’application avec l’appui des formateurs.
En Broderie, l’ONG ADA a mobilisé un groupe électrogène pour assurer la formation de quelques femmes. Cette activité a suscité un grand intérêt pour les monitrices. Pour faciliter l’organisation de cette activité, des critères de choix ont été partagés avec toutes les monitrices avec quelques représentants de la communauté de Senguelen, comme régularité, niveau de maitrise de la machine simple, potentiel d’être formatrice/maitresse, engagement à former d’autres. Ces critères ont été validés en plénière d’une réunion organisée à cet effet au centre de couture à Bamboukhoun.
Trois femmes ont suivi régulièrement des cours de broderie à coté des cours de couture simple selon le programme établi par les formateurs et monitrices.
Les apprenantes sont en début de maitrise des connaissances instrumentales de lecture/écriture ainsi que des chiffres et nombres. Les leçons ont porté sur les noms de matériels de couture, les mesures, le nom de personnes, etc.
Les capacités de 58 femmes sont renforcées en saponification et 33 femmes en teinture.
La motivation des femmes pour la saponification et la teinture a été très forte. L’ONG ADA a trouvé nécessaire d’en tenir compte pour souci d’harmonie avec les besoins des communautés.
Les cours sont donnés sur la notion de sécurité dans le travail et les équipements de protection ; les matériels et produits de fabrication.
En teinture, la formation a porté sur la cconnaissance des outils et matériels à utiliser (tissu, colorant, soude, sel, paouda, gant, bassine, tampons etc), la cconnaissance des couleurs et leur mélange ; la technique de teinture, de séchage, d’emballage et de conservation du produit). Des exercices pratiques ont permis aux femmes de se familiariser avec les matériels et intrants de teinture.
En saponification, la formation a porté sur la cconnaissance des matériels et outils à utiliser (soude, huiles, moules, tables, gant, lunettes de protection, etc).
Des explications ont été données sur les étapes de saponification suivie de pratiques : clarification d’huile de palme, fabrique du savon local à base des mesures ; coupe du savon, etc.
Aussi, le besoin de fabrication du savon amélioré a suscité un grand engouement des femmes de PMOF. Les cours théoriques et pratiques ont porté sur la fabrication du savon. Quelques intrants ont été mobilisés (le sel gemme, le texapon, la bannite, le parfum, le colorant, la glycerine).
Les gammes de savon fabriquées sont les suivantes : le savon de ménage en morceau ; le savon kabakourou ; le savon toilette en morceau ; le savon liquide corporel (shampooing) ;
Les intrants, matériels et équipements de protection individuelle ont été mis à la disposition des apprenantes. Les formations sont assurées par des femmes qui alternent théorie et pratique dans une atmosphère de détente, d‘engagement individuel et collectif.
Des machines /Equipement cités ci-hauts et de qualité sont achetés et mis à la disposition des apprenants.
34 machines dont 4 de broderie sont achetées et mises à la disposition des apprenantes.
Un bon système de pérennisation est mis en place et permet à ces 119 femmes de pouvoir transférer leurs compétences à d’autres.
Une équipe de gestion est mise en place autour de chaque métier (couture, teinture et saponification). Les responsables sont choisis et ont commencé la gestion des activités. Pour assurer la pérennisation des activités, ADA a introduit un système de récupération des charges par la vente des produits du centre pour fin de réinvestissement. La vente a commencé au niveau de la teinture et gérée par les responsables du groupe de femmes.
Les revenus des femmes sont améliorés dans la localité de Sénguélen.
Cette estimation est à confirmer à travers une enquête afin de faciliter le suivi du revenu des femmes impliquées dans les métiers, à travers le projet d’apprentissage de jeunes filles en métier à Senguelen. Dans le centre, des femmes pratiquant la couture ont commencé à faire des prestations en profitant des équipements et matières premières. Ce fait est encouragé par l’ONG ADA car cela favorise la familiarisation des femmes avec le centre au-delà des apprentissages et des appuis apportés par des formateurs mobilisés à cet effet.
Leçons apprises et suggestions.
Le centre multifonctionnel de Senguelen ouvert en mars 2018, dans le cadre de la mise en œuvre du projet d’apprentissage de jeunes filles en métier sur financement de Rio Tinto, ouvre des opportunités d’assurer la fourniture de services et de biens locaux à coût raisonnable, à mettre sur le marché à un prix compétitif, qui correspond bien à la demande d’une large partie de la population dont le pouvoir d’achat reste très faible. En offrant des emplois aux femmes, des revenus, des produits accessibles aux plus défavorisés, le centre de Senguelen sera également un lieu de formation pour une large partie des femmes désœuvrées de PMOF et ses environs. En mettant l’accent sur le Marketing, notamment sur les 5 P (produit, prix, place, promotion, personnel), le centre a un potentiel de croissance économique vu des opportunités à saisir pour faire face aux besoins croissants des femmes de PMOF regroupés autour du centre. Il est important de mettre l’accent sur les points suivants :
- Entretien et réparation des équipements, approvisionnement en matières premières, etc.
- Prise en charge de la nourriture des participantes à la couture passant toute une journée au centre, surtout que certaines apprenantes quittent Maferinyah pour Senguelen..
- Prise en charges des formateurs/prestataires (personnel qualifié) à mobiliser et/ou maintenir.
- Trouver/estimer une capacité de production raisonnée pouvant procurer un revenu substantiel à chaque partie prenante du centre.
- Rentabilisation du centre (prestations, vente de matières premières et de produits finis, formations de monitrices par cohorte de 30 par an).
- Redistribution du revenu aux participantes/formatrices/prestataires.
- Contribution au développement local (versement d’un montant forfaitaire à la communauté (pour entretien et aménagement des locaux).
- Diversification des partenariats et des financements (montage de plans d’affaires et négociation avec des partenaires publics ou privés),
- Négociations avec des grossistes et détaillants de produits finis (habits, pagnes, savons).
- Formation sur l’entreprenariat et l’esprit coopératif autour du centre multifonctionnel de Senguelen et érection du centre en coopérative des femmes de métier.
- Sensibilisation sur la notion de services aux membres/associés.
- Exposition et vente de quelques produits du centre à l’occasion des marchés hebdomadaires ;
- Organisation d’une journée (porte ouverte) annuelle par le centre.
- Présentation d’un plaidoyer (à l’occasion de la clôture du projet) par les femmes à divers partenaires comme : Rio Tinto, ADA, PNUD, Plan Guinée, PAM,